Le commerce international n’a pas été épargné pendant cette période de crise financière. D’après les statistiques de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), entre 2007 et 2008 le commerce international a baissé de 6%. Avec environ 90% du commerce financé par des crédits, des assurances ou des garanties -- en d’autres termes, par les banques -- l’année 2009 s’annonce difficile. Parmi les moyens mis à la disposition des commerçants, il y a la lettre de crédit.
Après 400 années d’existence, la lettre de crédit est considérée comme l’un des moyens les plus stables et fiables pour financer l’échange de biens. L’exportateur et sa banque reçoivent une confirmation irrévocable de la banque de l’importateur expliquant que le paiement sera effectué après la réception des documents confirmant l’envoie des marchandises. Jusqu’à aujourd’hui, ceci était considéré une transaction à risque limité, car au pire des cas, la banque pouvait saisir et revendre le cargo si son client ne remboursait pas. Mais voila, la crise financière est survenu. L’assèchement du système du crédit interbancaire, la chute dramatique des index de commodités (transport de coton, sucre, blé, pétrole) et le manque de confiance entre les banques force importateurs et exportateurs, même les mieux capitalisés, de pratiquer l’attentisme afin d'éviter des problèmes de trésorerie.
Alors qui va « bail out » le système de Trade Finance ? Sans commerce international, les plans de développement industriels et de valorisation des produits locaux, tant rêvé par les commerçants africains, peuvent être remis dans les placards. Le chocolat ivoirien, le bois gabonais ou les tee-shirts swazis auront un peu plus du mal à se retrouver sur les marchés occidentaux. Trade finance est l’une des voies express de la contagion de l’économie réelle par la présente crise financière. C’est pour cela que la Société financière internationale (SFI) a décidé de doubler son programme de garantie de Trade Finance à 3 milliard de dollars. Ce projet facilitera l’accès des commerçants à cet outil de crédit, bien plus sécurisant, surtout dans les pays ou le système financier est en développement.
Le rapport Doing Business de la Banque mondiale, analyse le coût, la durée et la complexité des procédures d’importation et d’exportation par voie maritime. En 2009 le rapport a analysé de plus prêt la part du coût d’obtention de la lettre de crédit dans le coût global d’import et d’export. En comparant les régions, il apparaît que, bien que la part de la documentation par rapport au coût global d’importation soit à peut prêt similaire partout dans le monde, la part du coût d’obtention de la lettre de crédit est significativement plus élevée en Afrique Sub-Sahararienne (68% contre une moyenne entre 46% et 57% dans les autres régions du monde).
Région Coût de la documentation Coût de la lettre de crédit
(% du coût total des docs d’import) (% du coût total d’import)
Asie de l’Est et Pacific 13% 52%
Asie du Sud 14% 54%
Amérique latine & Caraïbe 14% 57%
Moyen Orient 17% 52%
Europe de l’Est 9% 47%
OCDE 11% 46%
Afrique Sub-Sahararienne 14% 68%
Source : Doing Business 2009
Alors que la plus part des pays africains dépendent de l’industrie du commerce, la réduction des coûts liés à cette activité est une priorité.
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